C’est la plus grande cétoine (coléoptère, cousin de la Cétoine dorée de nos jardins) de France ! Outre ce record de taille, il fait partie de la liste des espèces les plus menacées d’Europe. La principale raison est la disparition de son habitat. En effet, ce scarabée aime l’architecture ancienne non rénovée ! Les vieux arbres à trous, les veilles branches à moitié cassées autant dire que l’arbre qui l’abrite doit avoir plusieurs centaines d’année. Généralement ce sont dans les chênes blancs (Quercus pubescens) qu’on le trouve.
Pique-prune (Osmoderma eremita) - © M. Brunellière, CEN PACA
Pour les spécialistes des insectes, c’est une sorte de Graal car peu de personnes peuvent se targuer d'avoir vu ce gros coléoptère aux reflets noirs métalliques. Car le Pique-Prune ne se laisse pas facilement observer, il ne vole qu’une poignée de jours par an et le plus souvent de nuit… Alors comment faire pour savoir qu’il est là ?
Les entomologistes (spécialistes des insectes) se fient à des indices de présence. Déjà, il faut un vieil arbre, avec des trous (ou cavités) pleins de terreau. Car sa larve vit dedans, au frais, se nourrissant de bois décomposé et laissant derrière elle des excréments dont la forme et la taille sont caractéristiques.
Recherche d'indices de présence du Pique-Prune dans un vieux chêne tombé au sol © L. Granato, CEN PACA
Cet insecte est donc le témoin de vieilles forêts mais dans notre région ou la "coupe à blanc" tous les 50 ans est la pratique sylvicole la plus courante, les forêts avec des vieux arbres sont rarissimes. Le Pique-prune a « survécu » dans des zones refuges constituées de vieux arbres isolés (souvent marqueurs de limites de parcelles) et dans des boisements qui faisaient l'objet de la pratique de la "ramée", à savoir de la coupe de branches feuillées qui constituaient un fourrage hivernal. Ces coupes répétées on créé des blessures à l'origine de grosses cavités dans lesquelles vivent les larves de notre Pique-prune.
Les recherches ont permis de trouver l'espèce dans des vieux boisements de chênes sous le Rocher de Colombier et Jalinier.
La préservation de ces vieux boisements constitue un enjeu important pour la biodiversité communale.
Chênes anciennement émondés, favorables au Pique-Prune sur La Motte-du-Caire
© L. Quelin, CEN PACA
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