À notre connaissance, le territoire des Baronnies ainsi que la vallée du Jabron, est l’un des plus remarquables de PACA vis-à-vis des boisements de vieux chênes. Il s’agit de très vieux arbres de gros diamètres et riches en cavités. Ces boisements lâches, aux arbres émondés, sont un héritage de pratiques sylvo-pastorales. Cette coupe de branche est à l’origine de la formation de grosses cavités qui constituent le milieu de vie de tout un cortège d’espèces, tel que les chauves-souris et le Pique-prune (Osmoderma eremita).
Si l'année précédente, de nombreuses recherches ont été effectuées sur ces boisements afin d'évaluer la population de ce fameux coléoptère, le Pique-prune (Osmoderma eremita), nous manquons encore cruellement de données concernant les populations de chauves-souris qui vivent sur ce territoire et qui utilisent les cavités de ces vieux chênes.
C'est pourquoi, dans le cadre de l'ABC des Baronnies Provençales, nous participons au protocole national Vigie-Chiro (réseau de science-participative initié par Vigie-Nature et par le Muséum national d’Histoire Naturelle). Ce programme consiste à réaliser un suivi des chauves-souris lors de leurs activités de chasse afin d’évaluer leur dynamique.
Le protocole Vigie-Chiro auquel nous participons, repose sur l’écoute et l’enregistrement des ultrasons émis par les chauves-souris. Ces cris constituent en quelque sorte une signature acoustique propre à chaque espèce. Ils sont émis pour s’orienter et détecter les proies au cours des déplacements nocturnes et des activités de chasse.
Le protocole consiste donc à disposer des enregistreurs à ultrasons liés à un micro, près des zones de vieux boisements, qui sont potentiellement favorables aux chauves-souris.
Puis, de relever ces boitiers au bout de 24h minimum afin d'analyser les sons enregistrés et de déterminer à quelles espèces ils appartiennent.
Boitier SM2 enregistreur à ultrasons © Vigie-Nature
Mise en place de l'enregistreur à ultrasons / Vieux chêne à cavité © CEN PACA
Actuellement, nous ne sommes qu'au début du programme, nous n'avons donc pas encore connaissance de toutes les espèces présentes sur le territoire.
Ce protocole va donc permettre d'enrichir considérablement les données naturalistes de l'ABC des Baronnies Provençales et de nous en apprendre davantage sur ce groupe encore si méconnu !
Comments