Bois mort… quelle tristesse… au contraire ! C’est une vie foisonnante qui grouille dans les entrailles et autour des fûts d’arbres en décomposition ! Le cycle naissance-vie-mort est le cycle naturel de tout être vivant. Et c’est le cas pour toutes les espèces d’arbres. Tout un écosystème est dépendant de cette boucle naturelle, des espèces les plus grosses aux espèces microscopiques.
Selon le stade de vieillissement de l’arbre, vous pouvez rencontrer tout un tas d’espèces végétales, animales, de champignons et de bactéries. Chacune a son un rôle à jouer dans la décomposition de l’arbre. Par exemple, des larves d’insectes se nourrissent du bois mort. D’autres espèces adorent les cavités naturelles des vieux troncs, comme les pics qui y trouvent un logement pour pondre et élever leurs petits. Certaines chauves-souris peuvent également y trouver refuge. Les espèces présentes dans ces milieux peuvent être très rares (comme le coléoptère nommé Pique-prune), communes, voire encore inconnues (surtout pour celles qui sont invisibles et présentes dans le sol).
Saviez-vous que le cycle naturel de décomposition du bois dure entre 300 à 400 ans ?
Selon la sensibilité des lieux, la perturbation occasionnée par les activités humaines (sylviculture intensive) peut fragiliser toute la chaine de dégradation de la matière et donc la remise à disposition des éléments nutritifs et énergétiques dans la terre. Elle limite aussi la capacité de la forêt et de tous les organismes qu’elle accueille à s’adapter aux changements et ne permet pas une bonne rétention de l’eau dans son sol. Ces changements peuvent être brutaux (par exemple une tempête, un incendie, une coupe à blanc) ou prendre plus de temps (comme le changement climatique).
Nous avons donc besoin de préserver la forêt et son fonctionnement naturel. Des actions simples, comme conserver des îlots d’arbres vieillissants ou morts ou encore laisser des forêts entières en libre évolution, permettent de sauvegarder toute une diversité du vivant. La forêt nous en apprend tous les jours plus sur son fonctionnement et les espèces qui y vivent. Certains vieux arbres peuvent être les témoins d’anciennes activités humaines (comme « la ramée » ou « émondage ») et porteurs de savoirs ancestraux respectueux de la Nature. Une forêt « plus naturelle » sera aussi source d’activités récréatives et de ressourcement et limitera les conséquences de certaines perturbations (limitation des crues, des éboulements, érosion et appauvrissement des sols, etc.).
On peut donc réellement dire que le bois mort est une éternelle source de vie !
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