Il y a quelques semaines, vous entendiez dans les boisements des martèlements…la forêt reprenait doucement vie et les sons se faisaient de plus en plus intenses ! La saison des amours a débuté à la fin de l’hiver et les pics adorent tambouriner les grosses branches et troncs d’arbres.
La famille des Pics a une image en demi-teinte… ces espèces sont tantôt considérées comme destructrices (dommages causés aux arbres, bardages en bois des maisons, etc.) tantôt indicatrices de la bonne santé de nos écosystèmes forestiers et indispensables à son bon fonctionnement. En Grèce antique, ces oiseaux étaient même de bon augure et guidaient les voyageurs. Pas évident de se trouver sa place avec tant de facettes !
En Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur 6 espèces, sur les 9 existantes en France, se sont établies dans nos forêts : le Pic épeichette, le Pic tridactyle, le Pic épeiche, le Pic noir, le Pic vert sans oublier le Torcol fourmilier. Sur les communes d’Eourres et de Val Buëch-Méouge, les 4 espèces dernières espèces y sont connues et le Pic épeichette est très probable également.
Pic noir © Stéphane Lucas - CEN PACA
Cette famille est très singulière de par ses diverses adaptations morphologiques acquises au cours de l’évolution. Leur corps est bien adapté à la vie dans les arbres. Les doigts des pattes sont pourvus de longues griffes (vers l’avant et vers l’arrière) permettant de bien s’accrocher aux troncs et aux branches. La queue, quant à elle, possède des plumes très rigides et pointues qui leurs servent de point d’appui. Leur bec, droit et tranchant à son bout, leur permet de creuser dans le bois (mort ou vivant) pour trouver de la nourriture (constituée d’insectes) ou bien creuser une loge qui leur servira de nid.
Autre caractéristique très surprenante, leur langue est très étroite et extrêmement longue. En effet, en phase de repos, elle est enroulée dans une gaine qui contourne le cerveau et que les pics déploient quand ils se nourrissent ! Quand la langue collante s’est faufilée dans le bois, des petits crochets positionnés à son extrémité accrochent les insectes ou leurs larves.
A l’instar d’autres espèces animales, les pics possèdent une forme de communication non vocale : le tambourinage. Il consiste à frapper le bec à plusieurs reprises sur une surface dure qui résonne (arbre creux par exemple) avec une grande rapidité. Ce refrain est répété après des pauses. Chaque espèce possède son propre motif, avec ses propres battements, longueur du battement, pause et caden
ce. Ce sont plutôt les mâles qui utilisent ce moyen de communication notamment pour marquer leur territoire et lors des parades nuptiales.
Alors suivez la cadence et reconnaissez ces différentes espèces à l’oreille !
Pic épeiche © Stéphane Lucas - CEN PACA
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